L'avenir de l'eau en Afrique : à quel point votre ville et votre pays sont-ils sûrs ?
À mesure que la population mondiale s'accroît, la demande en eau propre, utilisable et abordable augmente également, ce qui met les réserves existantes sous une pression croissante. C'est ce qu'on appelle le "stress hydrique".
D'ici 2025, la moitié de la population mondiale vivra dans des zones de stress hydrique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'approvisionnement en eau douce ne peut pas répondre à la demande mondiale croissante. L'eau est inégalement répartie sur la planète, et l'eau douce peut être difficile à extraire et coûteuse à transporter.
La croissance démographique, l'urbanisation et le changement climatique font partie des facteurs qui augmentent la pénurie, par le manque d'eau ou la pollution des réserves existantes.
Concentrons-nous sur l'Afrique
Au cours des 30 prochaines années, la population de l'Afrique devrait doubler pour atteindre 2,5 milliards de personnes, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La moitié de la population africaine vit déjà dans des villes, et plus de la moitié de ces personnes vivent dans des bidonvilles.
Les experts préviennent que, si aucune mesure n'est prise, plus de cent millions de personnes dans les villes pourraient être confrontées à des pénuries d'eau persistantes.
Répartition mondiale des climats arides
Source : Classification climatique de Köppen-Geiger
L'Afrique est l'un des continents les plus secs du monde. Environ deux tiers de sa surface sont arides ou semi-arides.
Répartition des climats arides
Source : Classification climatique de Köppen-Geiger
Une personne sur trois en Afrique subsaharienne vit dans un environnement où l'eau est rare.
Niveaux de stress hydrique par pays africain (2019)
Source : OCDE 2021
L'Érythrée et le Botswana font partie des pays africains qui connaissent un stress hydrique extrêmement élevé.
Principaux défis en matière de sécurité de l'eau
Le changement climatique entraîne des conditions météorologiques plus imprévisibles, notamment des sécheresses et des inondations. La qualité des eaux souterraines a diminué dans de nombreuses régions.
Des millions de jours de travail et d'études sont perdus chaque année en raison de maladies exacerbées par le manque d'eau ou sa mauvaise qualité.
Accès urbain à l'eau courante, gérée en toute sécurité
Au cours des deux dernières décennies, des progrès notables ont été réalisés en matière d'accès à l'eau courante et gérée en toute sécurité dans toute l'Afrique.
Néanmoins, des défis importants restent à relever.
Une eau gérée de manière sûre est accessible, abordable et exempte de contamination. La proportion de la population urbaine ayant accès à une eau gérée de manière sûre en Afrique va de 9 % au Libéria à 99 % en Afrique du Sud, selon l'OMS et l'organisation caritative des Nations unies pour l'enfance, UNICEF.
ODD 6 : le défi de l'eau potable et de l'assainissement pour tous
En 2015, l'Assemblée générale des Nations unies s'est engagée à "assurer la disponibilité et la gestion durable de l'eau et de l'assainissement pour tous" comme l'un des 17 objectifs de développement durable (ODD).
C'est ce que l'on appelle l'ODD 6.
Djibouti, le Maroc, la Namibie et l'Égypte figurent sur la liste des pays qui devraient être confrontés à de graves pénuries d'eau à l'avenir.
Mais tous les pays d'Afrique sont confrontés à des défis importants pour atteindre l'ODD 6.
Une revue en 2019 a constaté que certains pays font bien, mais que dans la moitié des cas, les progrès stagnent.
Accès à l'eau potable et à l'assainissement Suivi de l'état et des tendances de l'ODD 6 dans les pays africains (2019)
Les mesures sont axées sur trois domaines : le traitement, la réutilisation et le recyclage des eaux usées ; l'augmentation de l'efficacité de l'agriculture ; et l'investissement dans des projets d'ingénierie utilisant du béton et de l'acier, appelés infrastructures grises, et des projets reposant sur des plantes et des écosystèmes, appelés infrastructures vertes.